C’est une espèce qui n’existe qu’en Méditerranée mais qui est essentielle au point de vue environnemental. Presque inconnu du grand public il y a encore quelques années, l’herbier de posidonie est aujourd’hui remis en lumière du fait des différents dispositifs mis en place pour le préserver. Ce vendredi, à l’initiative de l’eurodéputé François Alfonsi, une conférence était organisée au Palais Lantivy à Ajaccio afin de présenter le réseau MedPosidoniaNetwork, auquel la Corse devrait prochainement adhérer.
Créé à Athènes en 2019, sous l’impulsion des îles Baléares et de l’Office français de la Biodiversité (OFB), ce dernier aspire à promouvoir et protéger l’herbier de posidonie de Méditerranée. Pour ce faire, il rassemble aujourd’hui une dizaine de pays, ainsi que les principales organisations internationales de protection de l’environnement à l’instar de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), WWF, ou encore MedPan, le réseau des aires marines protégées de Méditerranée. « MedPosidoniaNetwork vise à fédérer l’ensemble des pays méditerranéens qui ont un herbier afin d’arriver à une protection totale d’ici 2030. L’objectif est d’avoir une connaissance complète de la présence l’herbier au niveau de la Méditerranée et ensuite de mettre en place des mesures de management », indique Frédéric Villers, chargé de mission des usages côtiers et de loisirs à l’OFB.
« On ne le sait pas assez, mais la posidonie est la façon de capter du CO2 la plus performante au monde. Un hectare de posidonie capte 4 fois plus de CO2 qu’un hectare de forêt amazonienne. 15% des émissions de CO2 de la Corse sont captées par les herbiers de posidonie qui entourent l’île », note de son côté François Alfonsi en déplorant : « La posidonie est aujourd’hui très agressée par le développement du nautisme qui apporte des ancrages qui provoquent des dégâts très importants et irréversibles ». « Aujourd’hui nous sommes un territoire attractif. 1/8ème de la flotte de grande plaisance mondiale croise dans les eaux de la Corse durant la période estivale », renchérit Gilles Simeoni, le président du Conseil Exécutif en arguant que « le mouillage ailleurs que dans un port ne doit relever que d’une exception strictement encadrée qui protège les écosystèmes et l’herbier de posidonie ».
Alors qu’un arrêté de la préfecture maritime de Méditerranée devrait prochainement interdire les mouillages au droit des côtes corses, sauf dans de rares exceptions, les Baléares ont déjà bien avancé en la matière depuis plusieurs années. En visite en Corse, aux côtés du président du Conseil Exécutif, le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares, Antonì Vicens i Vicens, a profité de cette conférence pour présenter le cadre de protection renforcé mis en place par l’archipel. En effet, alors qu’il compte 650 km2 de posidonies, soit 50% de l’herbier espagnol, en 2018, les Baléares ont pu, grâce à leur statut d’autonomie, promulguer un décret qui établit des mesures concrètes permettant de protéger les herbiers de posidonie. « La posidonie subit beaucoup de pression humaine et même si elle était déjà protégée au niveau européen avec la directive d’habitat et au niveau espagnol avec plusieurs lois, il fallait aller plus loin pour essayer de manière concrète de protéger ces herbiers », explique Antonì Vicens i Vicens en concédant que pour préserver ce trésor environnemental, des dispositifs permettant de prendre en compte la réalité économique du secteur nautique, très important aux Îles Baléares, ont dû être mis sur pied.
Des bouées pour faire cohabiter préservation et activité nautique
De façon concrète, le cadre imaginé par les Baléares a tout d’abord permis de réaliser une cartographie et un catalogage exhaustifs de toutes les posidonies, permettant ensuite d’interdire les mouillages sur tous les herbiers. « Grâce à la cartographie établie, les personnes qui croisent autour des îles Baléares savent exactement où se trouve la posidonie . L’installation de bouées a permis de faire cohabiter préservation et activité nautique », souligne le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares. « Mais l’aspect le plus innovateur de ce décret est que nous avons mis en place un service de surveillance avec plusieurs bateaux qui informent les navires de loisirs de l’importance de la posidonie et les assistent pour ancrer », reprend-il.
Face aux bons résultats de ce dispositif, les Baléares aspirent désormais à partager leurs bonnes pratiques afin d’essayer de globaliser la protection des posidonies à toute la Méditerranée. « C’est un écosystème unique et il ne sert à rien de le protéger aux Baléares si les mêmes efforts ne sont pas faits ailleurs. C’est très important de protéger tous ensemble ce système clef pour la vie en Méditerranée », martèle le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares. Soucieux d’accroître les systèmes de protection des posidonies autour de la Corse, Gilles Simeoni rappellera que les prises de décision, notamment en matière de régulation des mouillages, émanent aujourd’hui uniquement de l’État. « La Corse autonome, celle que nous espérons de nos vœux, a vocation à exercer des compétences en la matière comme le font les Baléares », lancera-t-il avant de conclure : « Mais même à droit constant, il faut que nous discutions avec l’État pour que des mesures plus fortes soient prises ».
Créé à Athènes en 2019, sous l’impulsion des îles Baléares et de l’Office français de la Biodiversité (OFB), ce dernier aspire à promouvoir et protéger l’herbier de posidonie de Méditerranée. Pour ce faire, il rassemble aujourd’hui une dizaine de pays, ainsi que les principales organisations internationales de protection de l’environnement à l’instar de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), WWF, ou encore MedPan, le réseau des aires marines protégées de Méditerranée. « MedPosidoniaNetwork vise à fédérer l’ensemble des pays méditerranéens qui ont un herbier afin d’arriver à une protection totale d’ici 2030. L’objectif est d’avoir une connaissance complète de la présence l’herbier au niveau de la Méditerranée et ensuite de mettre en place des mesures de management », indique Frédéric Villers, chargé de mission des usages côtiers et de loisirs à l’OFB.
« On ne le sait pas assez, mais la posidonie est la façon de capter du CO2 la plus performante au monde. Un hectare de posidonie capte 4 fois plus de CO2 qu’un hectare de forêt amazonienne. 15% des émissions de CO2 de la Corse sont captées par les herbiers de posidonie qui entourent l’île », note de son côté François Alfonsi en déplorant : « La posidonie est aujourd’hui très agressée par le développement du nautisme qui apporte des ancrages qui provoquent des dégâts très importants et irréversibles ». « Aujourd’hui nous sommes un territoire attractif. 1/8ème de la flotte de grande plaisance mondiale croise dans les eaux de la Corse durant la période estivale », renchérit Gilles Simeoni, le président du Conseil Exécutif en arguant que « le mouillage ailleurs que dans un port ne doit relever que d’une exception strictement encadrée qui protège les écosystèmes et l’herbier de posidonie ».
Alors qu’un arrêté de la préfecture maritime de Méditerranée devrait prochainement interdire les mouillages au droit des côtes corses, sauf dans de rares exceptions, les Baléares ont déjà bien avancé en la matière depuis plusieurs années. En visite en Corse, aux côtés du président du Conseil Exécutif, le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares, Antonì Vicens i Vicens, a profité de cette conférence pour présenter le cadre de protection renforcé mis en place par l’archipel. En effet, alors qu’il compte 650 km2 de posidonies, soit 50% de l’herbier espagnol, en 2018, les Baléares ont pu, grâce à leur statut d’autonomie, promulguer un décret qui établit des mesures concrètes permettant de protéger les herbiers de posidonie. « La posidonie subit beaucoup de pression humaine et même si elle était déjà protégée au niveau européen avec la directive d’habitat et au niveau espagnol avec plusieurs lois, il fallait aller plus loin pour essayer de manière concrète de protéger ces herbiers », explique Antonì Vicens i Vicens en concédant que pour préserver ce trésor environnemental, des dispositifs permettant de prendre en compte la réalité économique du secteur nautique, très important aux Îles Baléares, ont dû être mis sur pied.
Des bouées pour faire cohabiter préservation et activité nautique
De façon concrète, le cadre imaginé par les Baléares a tout d’abord permis de réaliser une cartographie et un catalogage exhaustifs de toutes les posidonies, permettant ensuite d’interdire les mouillages sur tous les herbiers. « Grâce à la cartographie établie, les personnes qui croisent autour des îles Baléares savent exactement où se trouve la posidonie . L’installation de bouées a permis de faire cohabiter préservation et activité nautique », souligne le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares. « Mais l’aspect le plus innovateur de ce décret est que nous avons mis en place un service de surveillance avec plusieurs bateaux qui informent les navires de loisirs de l’importance de la posidonie et les assistent pour ancrer », reprend-il.
Face aux bons résultats de ce dispositif, les Baléares aspirent désormais à partager leurs bonnes pratiques afin d’essayer de globaliser la protection des posidonies à toute la Méditerranée. « C’est un écosystème unique et il ne sert à rien de le protéger aux Baléares si les mêmes efforts ne sont pas faits ailleurs. C’est très important de protéger tous ensemble ce système clef pour la vie en Méditerranée », martèle le directeur général pour les relations extérieures du Gouvernement des îles Baléares. Soucieux d’accroître les systèmes de protection des posidonies autour de la Corse, Gilles Simeoni rappellera que les prises de décision, notamment en matière de régulation des mouillages, émanent aujourd’hui uniquement de l’État. « La Corse autonome, celle que nous espérons de nos vœux, a vocation à exercer des compétences en la matière comme le font les Baléares », lancera-t-il avant de conclure : « Mais même à droit constant, il faut que nous discutions avec l’État pour que des mesures plus fortes soient prises ».