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Colère du petit commerce : l’Exécutif corse propose quatre pistes d’action au gouvernement


Nicole Mari le Samedi 31 Octobre 2020 à 19:14

Alors que la colère des petits commerçants gagne l’île comme tout le territoire national et que les maires organisent la fronde en prenant des arrêtés d’ouverture des magasins, le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, propose, dans un communiqué, quatre pistes d’action au gouvernement. Sans remettre en cause le confinement strict, il appelle à une plus grande cohérence des règles, à un traitement plus équilibré des commerces, à un soutien massif et immédiat à la distribution à domicile, ainsi qu’à la taxation des géants de la vente en ligne pour alimenter un Fonds de solidarité.



Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse. Photo Michel Luccioni.
Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse. Photo Michel Luccioni.
Comment allier les exigences sanitaires et les réalités économiques et sociales toutes aussi prégnantes ? Dans un contexte de flambée d’une épidémie qui semble échapper à tout contrôle et à un mois et demi des fêtes de Noël, période cruciale pour les petits commerces, l’équation est difficile. Le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, ne cache pas son inquiétude. Dans un communiqué, il fait, d’abord, trois constats sur « La situation sanitaire, économique et sociale liée à la crise du Covid-19 appelle, depuis l’entrée en vigueur d’un nouveau confinement généralisé ». Si le premier constat ne remet pas en cause le nouveau reconfinement décidé par le gouvernement : « Un strict confinement reste nécessaire, eu égard à la situation sanitaire. Les trois semaines à venir sont cruciales, notamment en Corse », le second en pointe les incohérences : « La stratégie actuelle de confinement montre ses incohérences - certaines activités sont autorisées, d’autres pas - et ses limites – la rentrée scolaire problématique par exemple ». Une incohérence largement dénoncée sur tout le territoire national et qui s’est traduit par un vote négatif du Sénat sanctionnant ce nouveau dispositif. La fronde, partie de l’hexagone, s’étend partout, des enseignants qui ne savent pas comment s’adapter en si peu de temps au nouveau protocole scolaire, aux parents inquiets pour la sécurité de leurs enfants. Elle gagne les commerçants qui, cette fois-ci, refusent de baisser rideau, ce qui équivaudrait pour beaucoup à une mort économique. « Les petits commerces sont actuellement les sacrifiés économiques du confinement, ce qui est inacceptable », note, enfin, Gilles Simeoni.
 
Quatre solutions
Eu égard à ce constat, l’Exécutif corse propose au gouvernement quatre pistes de solutions. D’abord, il appelle à plus de cohérence, à « une redéfinition des règles de confinement qui aille dans le sens d’une plus grande cohérence ». Il demande ensuite : « Un traitement plus équilibré des différents types de commerces, en veillant à ce que les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) ne concurrencent pas les petits commerces ». Dans ce même ordre d’idées, il propose : « La mise en place, à travers une action concertée de l’État, des Collectivités et des Chambres Consulaires, d’un soutien massif et immédiat, logistique et financier, aux solutions de distribution à domicile, telles que Click&Collect, Market Place... ». Click&Collect ou Market Place sont des plateformes dédiées au commerce local et dont l’objectif est de lutter contre la concurrence de la grande distribution et le commerce en ligne en employant leurs propres méthodes. Les commerçants mettent leur boutique en ligne et gèrent, eux-mêmes, les commandes des clients. Le paiement se fait par voie électronique. La livraison est au choix : au domicile ou en drive de proximité avec une heure de passage pour retirer sa commande. Gilles Simeoni préconise, enfin : « La taxation d’Amazon et des géants de la vente en ligne pour alimenter un Fonds de solidarité ». Les propositions ont été transmises à l’Etat et à ses représentants dans l’île. Elles devraient être relayées par les parlementaires de Pe a Corsica au niveau national. Sans attendre, le Conseil exécutif de Corse a décidé de commencer « à prendre attache, dès aujourd’hui avec les communes, intercommunalités, chambres consulaires, associations de commerçants et forces vives prêtes à s’impliquer dans la définition et la mise en œuvre de cette démarche ». Affaire à suivre…