Le port de Bunifaziu. Photo CNI.
C’est, donc, une interdiction totale d’activité qui touche le port de commerce de Bunifaziu. Le préfet de Corse, Pascal Lelarge, a pris, ce matin, sur proposition du coordonnateur pour la sécurité en Corse, un arrêté portant interdiction d’entrée des navires dans le port de commerce de Bonifacio. « L’entrée de navires et le débarquement des passagers dans les limites administratives du port de commerce de Bonifacio sont interdits jusqu’au 1er décembre 2020 inclus. Cette mesure, qui se concrétisera par le refus de toute escale commerciale, ne s’applique pas aux situations de crise et n’est pas opposable à la procédure d’accueil des navires en difficulté, ni aux navires de l’Etat », stipule l’article 1 de l’arrêté. L’article 2 précise que « Le présent arrêté rentrera en vigueur à compter du lendemain de sa publication au recueil des actes administratifs de la préfecture de la Corse-du-Sud ».
Des contrôles insuffisants
Pour justifier cette mesure, pour le moins inattendue, le Préfet de Corse aligne six arguments sous forme de considérants :
« - Considérant le caractère actif de la propagation du virus SARS- COV-2 sur le territoire national et les risques que la contraction de la maladie pose pour la santé publique ;
- Considérant l’état de la menace sanitaire liée au risque épidémique en cours ;
- Considérant l’urgence et la nécessité qui s’attachent à la prévention de tout comportement de nature à favoriser ou augmenter les risques de contagion ;
- Considérant que les mesures de confinement ne sauraient, à elles seules, suffire à endiguer la propagation du virus compte tenu de la période d’incubation au cours de laquelle la personne porteuse du virus n’en présente aucun symptôme ; que l’intérêt de la santé publique justifie de prendre des mesures proportionnées aux risques encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu afin de prévenir et de limiter les conséquences des menaces possibles sur la santé de la population ; que la durée maximale d’incubation du virus est estimée à 14 jours ;
- Considérant que la circulation continue des passagers entre la Corse et la Sardaigne, province elle-même exposée à une forte circulation de la COVID-19, est de nature à permettre la circulation active du virus et que la réalisation de contrôles au débarquement et la production d’une attestation sur l’honneur ne permettent pas dans ce cas de garantir la sécurité sanitaire de manière suffisante ;
- Considérant qu’il appartient au préfet du département de prendre toute mesure de nature à limiter cette propagation et qu’en sa qualité d’autorité investie du pouvoir de police portuaire, il est habilité à restreindre ou interdire les entrées de navires dans les ports de commerces ; ».
Des contrôles insuffisants
Pour justifier cette mesure, pour le moins inattendue, le Préfet de Corse aligne six arguments sous forme de considérants :
« - Considérant le caractère actif de la propagation du virus SARS- COV-2 sur le territoire national et les risques que la contraction de la maladie pose pour la santé publique ;
- Considérant l’état de la menace sanitaire liée au risque épidémique en cours ;
- Considérant l’urgence et la nécessité qui s’attachent à la prévention de tout comportement de nature à favoriser ou augmenter les risques de contagion ;
- Considérant que les mesures de confinement ne sauraient, à elles seules, suffire à endiguer la propagation du virus compte tenu de la période d’incubation au cours de laquelle la personne porteuse du virus n’en présente aucun symptôme ; que l’intérêt de la santé publique justifie de prendre des mesures proportionnées aux risques encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu afin de prévenir et de limiter les conséquences des menaces possibles sur la santé de la population ; que la durée maximale d’incubation du virus est estimée à 14 jours ;
- Considérant que la circulation continue des passagers entre la Corse et la Sardaigne, province elle-même exposée à une forte circulation de la COVID-19, est de nature à permettre la circulation active du virus et que la réalisation de contrôles au débarquement et la production d’une attestation sur l’honneur ne permettent pas dans ce cas de garantir la sécurité sanitaire de manière suffisante ;
- Considérant qu’il appartient au préfet du département de prendre toute mesure de nature à limiter cette propagation et qu’en sa qualité d’autorité investie du pouvoir de police portuaire, il est habilité à restreindre ou interdire les entrées de navires dans les ports de commerces ; ».
Et les autres ports ?
Le préfet de région assume, donc, seul, cette prise de décision avec un argumentaire qui ressemble à s’y méprendre à un véritable plaidoyer pour le GreenPass, avec sept mois de retard. Ce passeport sanitaire réclamé avec insistance depuis le début de la pandémie par le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, qui voulait conditionner l’accès à l’île à la présentation d’un test COVID négatif, s’appuyait dès le mois d’avril sur les mêmes considérations. A l’époque, le gouvernement les avait balayées négligemment d’un revers de manche, les jugeant infondées. Sept mois après, l’évidence est là ! Contactés par nos soins, les services de la Collectivité de Corse ont indiqué tout ignorer de cet arrêté.
Les considérations de cet arrêté suscitent d’autres perplexités. Elles étayent l’arrêt de la ligne Santa Teresa di Gallura – Bunifaziu pour cause de « circulation continue des passagers entre la Corse et la Sardaigne, province elle-même exposée à une forte circulation de la COVID-19 », mais quid du port de Pruprià et des autres ports de l’île ? On peut s’interroger sur le maintien des liaisons avec l’Italie, notamment avec les ports de Livourne et Savone, quand on sait que le virus y circule bien plus que sur l’île de Sardaigne qui, si on en croit les médias italiens, est relativement plus épargnée que la péninsule italienne. Faut-il s’attendre à des fermetures de ce côté-là ?
N.M.
Le préfet de région assume, donc, seul, cette prise de décision avec un argumentaire qui ressemble à s’y méprendre à un véritable plaidoyer pour le GreenPass, avec sept mois de retard. Ce passeport sanitaire réclamé avec insistance depuis le début de la pandémie par le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, qui voulait conditionner l’accès à l’île à la présentation d’un test COVID négatif, s’appuyait dès le mois d’avril sur les mêmes considérations. A l’époque, le gouvernement les avait balayées négligemment d’un revers de manche, les jugeant infondées. Sept mois après, l’évidence est là ! Contactés par nos soins, les services de la Collectivité de Corse ont indiqué tout ignorer de cet arrêté.
Les considérations de cet arrêté suscitent d’autres perplexités. Elles étayent l’arrêt de la ligne Santa Teresa di Gallura – Bunifaziu pour cause de « circulation continue des passagers entre la Corse et la Sardaigne, province elle-même exposée à une forte circulation de la COVID-19 », mais quid du port de Pruprià et des autres ports de l’île ? On peut s’interroger sur le maintien des liaisons avec l’Italie, notamment avec les ports de Livourne et Savone, quand on sait que le virus y circule bien plus que sur l’île de Sardaigne qui, si on en croit les médias italiens, est relativement plus épargnée que la péninsule italienne. Faut-il s’attendre à des fermetures de ce côté-là ?
N.M.