Les petits commerçants se mobilisent à Folelli.
Il y avait du monde, lundi matin, sur le parvis de la mairie de Folelli, commune de Penta-di-Casinca, des visages graves, de la colère et du désarroi. Des commerçants de prêt-à-porter, des coiffeuses, des esthéticiennes, une retoucheuse, des coachs… ont répondu à l’appel de l’association des commerçants d’I Fulelli pour réclamer la réouverture de leurs magasins qui font l’objet d’une fermeture administrative depuis le 30 octobre pour cause d’aggravation de la crise sanitaire. Des confrères de Bastia, Borgo ou Biguglia sont là par solidarité. Ces petits commerces de proximité, les premiers « sacrifiés » économiques du reconfinement, sont venus, en désespoir de cause, demander au maire de prendre un arrêté d’ouverture comme l’en fait une cinquantaine de villes sur le continent. « Nous sommes venus trouver des solutions pour tenir nos commerces debout. Je sais que l’épidémie est grave, qu’il y a des gens malades, mais nous aussi, nous avons besoin de manger. Notre commerce, c’est notre gagne-pain ! ». Derrière son masque, Lyly Molé, gérante d’une boutique de prêt-à-porter avec son mari José, président de l’association des commerçants, tente de cacher sa détresse : « Nous avons déjà beaucoup perdu et nous avons encore beaucoup à perdre pour les fêtes de Noël. C’est 50% de notre chiffre d’affaires que nous ne ferons pas ». Après la fermeté affichée par le Premier ministre, elle ne se fait guère d’illusions : « D’être là ne servira peut-être et même certainement à rien, mais on ne peut pas rester sans rien faire. On va se mobiliser jusqu’au bout. On ne lâchera pas, de toute façon, on n’a plus rien à perdre ! », lâche-t-elle, la gorge nouée de sanglots.
Une grande perte
Cette impuissance, tous la ressentent cruellement : « Nous sommes là, mais nous savons que nous ne pouvons rien faire », renchérit Maikou Agostini, propriétaire d’un salon de coiffure. Elle vient d’apprendre que le service à domicile des coiffeuses et esthéticiennes est également frappé d’interdiction : « Ce n’était pas logique qu’elles puissent travailler et nous pas ! ». Elle dit son incompréhension : « Nous coiffeurs, cela fait longtemps qu’on applique les gestes barrières et la distanciation. On désinfecte en permanence, on accueille peu de clientes à la fois, on les disperse dans le salon, les autres attendent dehors. Ce n’est pas logique qu’on nous fasse fermer et qu’on laisse ouverts les hypermarchés et les supermarchés où il y a un monde fou ». Même sentiment chez Paula Pece, retoucheuse et gérante d’une mercerie : « Les gens sortent quand même ! Ils se regroupent, tous, dans des grandes surfaces, dans un seul et même endroit. Ce n’est pas dans un petit commerce, où on peut imposer un seul client à la fois, les gestes barrière, le gel hydroalcoolique à l’entrée… qu’on a le plus de risques d’attraper le virus. J’ai mis ce système en place depuis deux mois et ça fonctionne très bien. C’est gérable. Les gens sont patients et compréhensifs. Ils attendent. Je n’ai jamais eu de problème. Cette fermeture est une grande perte. Les petits commerces ne pourront jamais tenir, ce n’est pas possible avec un confinement aussi long ! ». Les mesures annoncées par le gouvernement ? « Ce n’est pas suffisant ! Les charges sont reportées, pas annulées, il faudra les payer quand même. Mais, l’argent qui est perdu est perdu, on ne pourra plus jamais le rattraper. Je fais de la couture. Mes journées de retouches, je ne peux pas les récupérer. Je ne pourrais jamais compenser les pertes ».
Une grande perte
Cette impuissance, tous la ressentent cruellement : « Nous sommes là, mais nous savons que nous ne pouvons rien faire », renchérit Maikou Agostini, propriétaire d’un salon de coiffure. Elle vient d’apprendre que le service à domicile des coiffeuses et esthéticiennes est également frappé d’interdiction : « Ce n’était pas logique qu’elles puissent travailler et nous pas ! ». Elle dit son incompréhension : « Nous coiffeurs, cela fait longtemps qu’on applique les gestes barrières et la distanciation. On désinfecte en permanence, on accueille peu de clientes à la fois, on les disperse dans le salon, les autres attendent dehors. Ce n’est pas logique qu’on nous fasse fermer et qu’on laisse ouverts les hypermarchés et les supermarchés où il y a un monde fou ». Même sentiment chez Paula Pece, retoucheuse et gérante d’une mercerie : « Les gens sortent quand même ! Ils se regroupent, tous, dans des grandes surfaces, dans un seul et même endroit. Ce n’est pas dans un petit commerce, où on peut imposer un seul client à la fois, les gestes barrière, le gel hydroalcoolique à l’entrée… qu’on a le plus de risques d’attraper le virus. J’ai mis ce système en place depuis deux mois et ça fonctionne très bien. C’est gérable. Les gens sont patients et compréhensifs. Ils attendent. Je n’ai jamais eu de problème. Cette fermeture est une grande perte. Les petits commerces ne pourront jamais tenir, ce n’est pas possible avec un confinement aussi long ! ». Les mesures annoncées par le gouvernement ? « Ce n’est pas suffisant ! Les charges sont reportées, pas annulées, il faudra les payer quand même. Mais, l’argent qui est perdu est perdu, on ne pourra plus jamais le rattraper. Je fais de la couture. Mes journées de retouches, je ne peux pas les récupérer. Je ne pourrais jamais compenser les pertes ».
Le coup de grâce
A l’orée de la période de Noël, la fermeture est dramatique, notamment pour les commerces de services. « Nous avons eu 24h pour nous organiser, prévenir nos clients et nos équipes, optimiser notre dernière journée de travail. 24h pour encaisser ce nouveau coup de massue porté à notre profession. Si nous avons fait preuve de discipline, résilience et combativité au printemps, ce sont aujourd’hui la détresse et la colère qui l’emportent. Nos entreprises ont été durement éprouvées par le premier confinement. Et si les aides ont été plurielles au niveau national, elles ont été très insuffisantes pour assumer nos charges. Ce sont donc des entreprises fortement fragilisées et endettées que l’on reconfine aujourd’hui. Pour ceux, qui ont pu faire survivre leur structure au prix de nombreux sacrifices, souvent leur propre rémunération, c’est le coup de grâce ! », explique Pascale Manfredi, esthéticienne, présidente du syndicat des esthéticiennes de Corse (Cnaib Spa 20). Elle évoque « la détresse profonde » de ses confrères, « je crains le pire pour certains d’entre eux » et surtout leur « colère noire en voyant le nombre d’entreprises que l’on autorise à ouvrir, la nature et le volume de leurs activités. Nous sommes abasourdis par les incohérences et la distorsion de concurrence que le gouvernement crée ». Dans leur viseur, les rayons non essentiels ouverts dans les grandes surfaces et que le gouvernement a décidé de fermer. Pour elle, les instituts et spa sont des lieux où l’application des mesures barrières « sans délai, à nos frais » a été exemplaire. « Dans notre métier, nous sommes formés à la prévention de la bio-contamination. Nous sommes sans doute, avec les professions médicales, les seuls à n’avoir rien appris de plus dans nos pratiques, mais simplement à avoir renforcé notre vigilance et élargi notre hygiène et sécurité à toutes les surfaces du magasin, comme nous le faisions déjà pour nos postes de travail ». A l’argument de la limitation des déplacements invoqué par le Premier ministre, elle réplique : « Nos établissements sont des structures de proximité qui n’entraînent pas de déplacements de masse ou de longue durée, à l’inverse des grandes surfaces commerciales. Nos clients viennent seuls en rendez-vous, ne croisent qu’au maximum un seul autre client à leur entrée ou sortie et sont en la seule présence du praticien lors de leur prestation. Si c’est une situation à risque, alors toutes les autres activités doivent être stoppées car elles sont plus dangereuses que la nôtre ! ».
A qui la faute !
La colère est encore plus palpable chez Ariane Alberghi-Gandolfi, gérante d’une boutique de robes de mariée à Biguglia, qui ne mâche pas ses mots : « Le drive et le click & collect, ça ne marche pas pour moi ! La solution n’est pas bonne. On veut rouvrir nos magasins avec des conditions sanitaires cadrées et un fichier tenu à jour de chaque client. Nous voulons, bien sûr, que tout le monde aille bien, mais nous voulons travailler. Mr Castex nous traite de clusters, on ne l’accepte pas ! Nous savons gérer ! Nous sommes des êtres responsables ! Nous prenons l’identité et le numéro de téléphone d’un client qui arrive, nous le recevons avec des normes bien définies. Notre flux est contrôlé. Et il est moindre. Mr Castex nous traite de « petits commerçants », on lui rappelle que nous ne sommes pas petits quand il est question de payer les taxes et la TVA. On existe, on est nécessaire, on donne de la joie, du bonheur aux gens qui viennent dans nos magasins. On a tous un seul et même intérêt : travailler ! ». Pour elle, les commerçants payent les pots cassés par d’autres, « l’irresponsabilité du président Macron et de son gouvernement. S’il y a une vague, sommes-nous responsables de la mort de l’hôpital qui a fermé 15 000 lits en 15 ans ? Qui n’a pas pris les mesures pour protéger les Français ? Nous ou l’Etat ? On ne peut pas payer ce genre d’additions ! ». Les commerçants réclament des aides circonstanciées et plus définies. « C’est bien beau de dire : On donne aux commerçants 22 milliards €. Mais ce sont des prêts ! Un prêt nous enchaine encore plus. Il faut avoir une trésorerie suffisante pour s’en acquitter. Quand on n’ouvre pas, qu’on n’a pas d’activité et que les aides sont minimes, comment rembourser ? Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse à part mettre la clé sous la porte ! Ce n’est pas de l’aide, ça ! Nous voulons l’annulation totale des charges ! L’URSSAFF doit être solidaire. Les impôts aussi. Nous ne travaillons pas. Nous ne devons pas être imposés sur quelque chose dont nous ne tirons aucun profit. C’est logique ! ». A leurs côtés, les représentants de Corsica Libera Castagniccia : « Il était impossible que nous ne soyons pas aux côtés des commerçants de Folelli et de l’île pour essayer de les soutenir. Cela fait plusieurs mois que notre parti et notre président ont proposé des solutions pour qu’on n’en arrive pas là et c’est bien dommage qu’on n’ait pas été écouté », déplore Carine Leroy.
A l’orée de la période de Noël, la fermeture est dramatique, notamment pour les commerces de services. « Nous avons eu 24h pour nous organiser, prévenir nos clients et nos équipes, optimiser notre dernière journée de travail. 24h pour encaisser ce nouveau coup de massue porté à notre profession. Si nous avons fait preuve de discipline, résilience et combativité au printemps, ce sont aujourd’hui la détresse et la colère qui l’emportent. Nos entreprises ont été durement éprouvées par le premier confinement. Et si les aides ont été plurielles au niveau national, elles ont été très insuffisantes pour assumer nos charges. Ce sont donc des entreprises fortement fragilisées et endettées que l’on reconfine aujourd’hui. Pour ceux, qui ont pu faire survivre leur structure au prix de nombreux sacrifices, souvent leur propre rémunération, c’est le coup de grâce ! », explique Pascale Manfredi, esthéticienne, présidente du syndicat des esthéticiennes de Corse (Cnaib Spa 20). Elle évoque « la détresse profonde » de ses confrères, « je crains le pire pour certains d’entre eux » et surtout leur « colère noire en voyant le nombre d’entreprises que l’on autorise à ouvrir, la nature et le volume de leurs activités. Nous sommes abasourdis par les incohérences et la distorsion de concurrence que le gouvernement crée ». Dans leur viseur, les rayons non essentiels ouverts dans les grandes surfaces et que le gouvernement a décidé de fermer. Pour elle, les instituts et spa sont des lieux où l’application des mesures barrières « sans délai, à nos frais » a été exemplaire. « Dans notre métier, nous sommes formés à la prévention de la bio-contamination. Nous sommes sans doute, avec les professions médicales, les seuls à n’avoir rien appris de plus dans nos pratiques, mais simplement à avoir renforcé notre vigilance et élargi notre hygiène et sécurité à toutes les surfaces du magasin, comme nous le faisions déjà pour nos postes de travail ». A l’argument de la limitation des déplacements invoqué par le Premier ministre, elle réplique : « Nos établissements sont des structures de proximité qui n’entraînent pas de déplacements de masse ou de longue durée, à l’inverse des grandes surfaces commerciales. Nos clients viennent seuls en rendez-vous, ne croisent qu’au maximum un seul autre client à leur entrée ou sortie et sont en la seule présence du praticien lors de leur prestation. Si c’est une situation à risque, alors toutes les autres activités doivent être stoppées car elles sont plus dangereuses que la nôtre ! ».
A qui la faute !
La colère est encore plus palpable chez Ariane Alberghi-Gandolfi, gérante d’une boutique de robes de mariée à Biguglia, qui ne mâche pas ses mots : « Le drive et le click & collect, ça ne marche pas pour moi ! La solution n’est pas bonne. On veut rouvrir nos magasins avec des conditions sanitaires cadrées et un fichier tenu à jour de chaque client. Nous voulons, bien sûr, que tout le monde aille bien, mais nous voulons travailler. Mr Castex nous traite de clusters, on ne l’accepte pas ! Nous savons gérer ! Nous sommes des êtres responsables ! Nous prenons l’identité et le numéro de téléphone d’un client qui arrive, nous le recevons avec des normes bien définies. Notre flux est contrôlé. Et il est moindre. Mr Castex nous traite de « petits commerçants », on lui rappelle que nous ne sommes pas petits quand il est question de payer les taxes et la TVA. On existe, on est nécessaire, on donne de la joie, du bonheur aux gens qui viennent dans nos magasins. On a tous un seul et même intérêt : travailler ! ». Pour elle, les commerçants payent les pots cassés par d’autres, « l’irresponsabilité du président Macron et de son gouvernement. S’il y a une vague, sommes-nous responsables de la mort de l’hôpital qui a fermé 15 000 lits en 15 ans ? Qui n’a pas pris les mesures pour protéger les Français ? Nous ou l’Etat ? On ne peut pas payer ce genre d’additions ! ». Les commerçants réclament des aides circonstanciées et plus définies. « C’est bien beau de dire : On donne aux commerçants 22 milliards €. Mais ce sont des prêts ! Un prêt nous enchaine encore plus. Il faut avoir une trésorerie suffisante pour s’en acquitter. Quand on n’ouvre pas, qu’on n’a pas d’activité et que les aides sont minimes, comment rembourser ? Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse à part mettre la clé sous la porte ! Ce n’est pas de l’aide, ça ! Nous voulons l’annulation totale des charges ! L’URSSAFF doit être solidaire. Les impôts aussi. Nous ne travaillons pas. Nous ne devons pas être imposés sur quelque chose dont nous ne tirons aucun profit. C’est logique ! ». A leurs côtés, les représentants de Corsica Libera Castagniccia : « Il était impossible que nous ne soyons pas aux côtés des commerçants de Folelli et de l’île pour essayer de les soutenir. Cela fait plusieurs mois que notre parti et notre président ont proposé des solutions pour qu’on n’en arrive pas là et c’est bien dommage qu’on n’ait pas été écouté », déplore Carine Leroy.
Des gestes à faire
Le maire de Penta-Folelli, Yannick Castelli, ne prendra pas d’arrêté de réouverture « Ils n’ont pas tenu une journée », mais s’engage à relayer immédiatement les demandes et inquiétudes au préfet. « Nous avons proposé aux commerçants de Folelli du click & connect, de créer le plus rapidement possible un site de e-commerce avec le concours de la mairie. Le but est de proposer un seul site d’achat en ligne et de d’être livré immédiatement puisque ce sont des commerces de proximité. Le problème est plus compliqué à régler pour les commerces de service, les coiffeurs, les artisans… qui sont dans un grand désarroi. Certains se sont installés en début d’année, il ne faut pas les oublier parce que ces gens-là bientôt n’auront plus à manger ». Lors du premier confinement, la commune, qui est propriétaire d’une douzaine de fonds de commerce, a offert les loyers. « Nous allons le refaire. Tant que le confinement durera, la commune n’encaissera pas les loyers. Je demande à d’autres propriétaires, même si c’est compliqué, de différer les paiements, de faire un geste envers les commerçants. En les aidant aujourd’hui, ils garantissent leurs loyers futurs. Certains propriétaires privés l’ont déjà fait. J’espère que d’autres suivront ». Il prévient aussi : « Les chiffres dans les hôpitaux sont très inquiétants, on est dans l’œil du cyclone. Il faut dire à la population de faire très attention, de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. Restez à la maison ! Pour s’en sortir, il faut que tout le monde y mette du sien ».
N’achetez pas sur Amazon !
Y mettre du sien, c’est, d’abord, une question de responsabilité. Yannick Castelli lance, ensuite, un appel à ses concitoyens : « Il faut consommer corse ! Différez vos achats pour retourner chez vos commerçants quand ils rouvriront. Eviter d’acheter maintenant sur Internet, n’achetez pas sur Amazon, vous allez détruire des emplois, les emplois de vos enfants, de vos voisins, de vos amis ! Les commerces de proximité sont pourvoyeurs d’emplois corses, d’emplois de gens qui vivent sur notre commune et d’emplois futurs. Nous en avons besoin ! Vous avez le temps de faire vos cadeaux de Noël. Les magasins vont rouvrir. Les commerçants ouvriront même la nuit, si besoin. Il faut les sauver ! Pour les restaurants, si vous avez l’habitude d’y manger une ou deux fois par semaine, faites-vous livrer. Ils en ont besoin et nous aussi. Sinon le tissu économique, que nous avons mis des années à créer, sera détruit en six mois de crise. Nous essayons de construire un centre-ville, de faire en sorte qu’on trouve tout à Folelli, qu’on ne soit pas obligé d’aller à Bastia, ce qui ne se conçoit qu’avec des commerces. C’est notre vivre ensemble qui compte là. Mais, si les gens achètent sur Internet, les magasins, ce sera terminé ! Et demain, quand il n’y aura plus de commerces, on sera bien avancés ! Alors, s’il vous plait, attendez ! ».
N.M.
Le maire de Penta-Folelli, Yannick Castelli, ne prendra pas d’arrêté de réouverture « Ils n’ont pas tenu une journée », mais s’engage à relayer immédiatement les demandes et inquiétudes au préfet. « Nous avons proposé aux commerçants de Folelli du click & connect, de créer le plus rapidement possible un site de e-commerce avec le concours de la mairie. Le but est de proposer un seul site d’achat en ligne et de d’être livré immédiatement puisque ce sont des commerces de proximité. Le problème est plus compliqué à régler pour les commerces de service, les coiffeurs, les artisans… qui sont dans un grand désarroi. Certains se sont installés en début d’année, il ne faut pas les oublier parce que ces gens-là bientôt n’auront plus à manger ». Lors du premier confinement, la commune, qui est propriétaire d’une douzaine de fonds de commerce, a offert les loyers. « Nous allons le refaire. Tant que le confinement durera, la commune n’encaissera pas les loyers. Je demande à d’autres propriétaires, même si c’est compliqué, de différer les paiements, de faire un geste envers les commerçants. En les aidant aujourd’hui, ils garantissent leurs loyers futurs. Certains propriétaires privés l’ont déjà fait. J’espère que d’autres suivront ». Il prévient aussi : « Les chiffres dans les hôpitaux sont très inquiétants, on est dans l’œil du cyclone. Il faut dire à la population de faire très attention, de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. Restez à la maison ! Pour s’en sortir, il faut que tout le monde y mette du sien ».
N’achetez pas sur Amazon !
Y mettre du sien, c’est, d’abord, une question de responsabilité. Yannick Castelli lance, ensuite, un appel à ses concitoyens : « Il faut consommer corse ! Différez vos achats pour retourner chez vos commerçants quand ils rouvriront. Eviter d’acheter maintenant sur Internet, n’achetez pas sur Amazon, vous allez détruire des emplois, les emplois de vos enfants, de vos voisins, de vos amis ! Les commerces de proximité sont pourvoyeurs d’emplois corses, d’emplois de gens qui vivent sur notre commune et d’emplois futurs. Nous en avons besoin ! Vous avez le temps de faire vos cadeaux de Noël. Les magasins vont rouvrir. Les commerçants ouvriront même la nuit, si besoin. Il faut les sauver ! Pour les restaurants, si vous avez l’habitude d’y manger une ou deux fois par semaine, faites-vous livrer. Ils en ont besoin et nous aussi. Sinon le tissu économique, que nous avons mis des années à créer, sera détruit en six mois de crise. Nous essayons de construire un centre-ville, de faire en sorte qu’on trouve tout à Folelli, qu’on ne soit pas obligé d’aller à Bastia, ce qui ne se conçoit qu’avec des commerces. C’est notre vivre ensemble qui compte là. Mais, si les gens achètent sur Internet, les magasins, ce sera terminé ! Et demain, quand il n’y aura plus de commerces, on sera bien avancés ! Alors, s’il vous plait, attendez ! ».
N.M.