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Covid-19 : En Corse une rentrée scolaire sous le signe de l'inquiétude pour parents et enseignants


Julia Sereni le Lundi 3 Janvier 2022 à 14:43

C’est la rentrée scolaire ce lundi 3 janvier en Corse. Une reprise en pleine cinquième vague de l’épidémie de Covid-19 qui inquiète les syndicats de parents d’élèves et d'enseignants, malgré l’arrivée dans les classes d’un nouveau protocole sanitaire.



Photo illustration archives
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Ce lundi 3 janvier, les élèves de Corse reprennent les cours. Une fois encore, cette rentrée scolaire est perturbée par l’épidémie de Covid-19, avec une nouvelle vague « Omicron » qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Pour lutter contre la propagation du virus, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire. Celui-ci repose notamment sur la multiplication des tests. Désormais, en cas d’élève positif dans une classe, tous les enfants devront réaliser un test PCR ou antigénique et deux autres auto-tests « à J +2 et à J +4 ».

« Ce matin, en Corse, c’est catastrophique »

Des mesures qui ne rassurent pas les enseignants. Fabien Mineo, secrétaire général du syndicat enseignant Snuipp-FNSU de Haute-Corse, fait état d’un « sentiment global de grande inquiétude » de la part de la profession. Pour lui, le ministre « joue sur les mots » : « On nous dit que le protocole est renforcé, nous crions au mensonge ! ». « Dans l’ancien protocole, au bout d’un cas on fermait une classe pendant une semaine, là on ne ferme plus de classes », argumente-t-il. Concernant les auto-tests à réaliser à domicile, Fabien Mineo est dubitatif. « On ne peut pas remettre en cause la bonne foi des parents, mais le système global pose problème », assure-t-il.
 
De quoi s’inquiéter pour les jours et semaines à venir ? Pour l’enseignant, sur le terrain, la situation est déjà tendue. « Ce matin, en Corse, c’est catastrophique », s’alarme Fabien Mineo.  « Hier, il n’y avait déjà plus de remplacements. Il y a des absences dans tous les établissements. » Ce qui laisse présager « de gros soucis au niveau du maintien des classes ». Pour l’enseignant, « il aurait fallu réfléchir à un éventuel report de la rentrée ou à l’instauration de jauges ».

« Un problème de non anticipation et de non recrutement »

Du côté des parents d’élèves, l’inquiétude est la même. « On est plus que perplexes », indique Claude Perrin, président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) de Corse-du-Sud. Il estime que le nouveau protocole « ne tient pas compte des réalités qui se sont manifestées lors des premiers confinements ». Claude Perrin fustige par ailleurs la complexité du nouveau dispositif, « qui repose beaucoup sur les parents, avec la nécessité de faire tester ses enfants s’ils sont cas contacts, avec les deux tests ». Autre motif d’inquiétude, la continuité pédagogique. « Il y aura de plus en plus de cas d’enseignants positifs, comme dans toutes les autres administrations, donc il y a aura des absences non remplacées car il n’y a pas eu les recrutements nécessaires. » Le président de la FCPE de Corse-du-Sud pointe donc « un problème de non anticipation et de non recrutement ». Il considère donc qu’il est grand temps de « changer de logique » et « d’avoir des effectifs de classes réduits, plus d’enseignants et plus de personnels non-enseignant, notamment en médecine scolaire ».
 
Changer de braquet, c’est aussi le souhait de Denis Luciani, président de l’Associu di i Parenti Corsi (APC). « Cela fait deux ans que la situation dure, donc il faut une vision un peu plus structurelle et à plus long terme », indique-t-il. Lui aussi se dit « dubitatif » quant au nouveau protocole sanitaire. « C’est une usine à gaz », commente-t-il. « Les tests faits par les parents, je veux bien. Si tout le monde le fait, ça va, mais sinon c’est inefficace ! », poursuit Denis Luciani. Pour le président de l’APC, « c’est une mesure destinée uniquement à dire qu’on fait quelque chose, mais qui a une efficacité limitée ».
 
Des arguments que les parents d’élèves pourront faire valoir auprès du rectorat dès demain, mardi 4 janvier, lors d’une réunion en présence, notamment, de l’Agence Régionale de Santé et des représentants des Collectivités.