Pour pouvoir contourner la traversée du coeur du village d'Olmeto, la construction de viaducs est envisagée (Illustration : Collectivité de Corse)
C’est l’un des plus gros points noirs du réseau routier du Sud de l’île. Depuis plus de trois décennies la traversée d’Olmeto par l’ex-RT40 est régulièrement remise en question. Sans pour autant qu’une solution pour contourner la commune ait été trouvée. Lors de la session de l’Assemblée de Corse de ce jeudi, un projet de déviation du village sera à nouveau remis à l’étude. Dans un rapport de l’Exécutif, il est en effet rappelé que le passage de l’ex-RT40, et de facto de nombreuses voitures et camions chaque jour, au cœur du village d’Olmeto impacte significativement la qualité de vie et la sécurité des habitants. De plus, cette route qui a pour objectif de permettre de relier « de manière fluide et rapide » Ajaccio à Propriano, Sartène et Bonifacio, souffre du système d’alternat de circulation mis en place dans la traversée du village - le fameux feu rouge d’Olmeto-, qui cause d’importants ralentissements. « Cette situation amène des périodes d’attente parfois jugées insupportables. En saison estivale, cette attente peut excéder 20 minutes aux heures de pointe », relève le rapport de l’Exécutif en notant la nécessité d’aménager une déviation du village qui permettra de désengorger la traversée du village.
Un objectif qui n’est pas nouveau puisque de premières études pour un contournement routier du village avaient été menées en 1997, desquelles il était ressorti un projet qui proposait un contournement de Casalabriva et un tunnel sous le col de Celaccia, rapidement abandonné en raison de coûts trop élevés. En 2002, une autre solution qui consistait en une déviation sur l’autre versant avait également été écartée pour des raisons de coût. En 2011, on semblait presque toucher au but avec l’hypothèse d’un tracé plus court partant de l’entrée nord du village pour se raccorder à l’aval d’Olmeto sur l’ex-RD 257 qui était jugé faisable financièrement et techniquement. Mais là aussi le projet avait dû être abandonné, le tracé passant par des terrains agricoles, incluant des oliveraies exploitées, ayant face à l’opposition des propriétaires concernés. Dès son arrivée aux responsabilités, l’Exécutif a à son tour remis l’ouvrage sur le métier afin de tenter de trouver une solution réalisable, mais s’est rapidement heurté à des contraintes budgétaires et juridiques, une jurisprudence constante du Conseil d’État en application de l’article 411-2 du Code de l’Environnement posant désormais comme exigence pour qu’une nouvelle route soit créée que le maitre d’ouvrage démontre de façon précise et opérationnelle sur un laps de temps long que le triptyque « éviter, réduire, compenser » a été mis en œuvre.
Des tracés avec un « impact environnemental moindre »
Pour satisfaire à cette exigence, en février 2023, une expérimentation de remise en circulation à double sens de la traversée du village avait été lancée, mais avait dû être interrompue avant même la fin de ce même mois, le maire de la commune « considérant que les aménagements de la voirie routière ne sont pas adaptés à une circulation à double sens » et que « les conditions de circulation à double sens ne permettent pas de satisfaire aux exigences de sécurité des usagers de la route et des piétons ». Cette expérimentation a toutefois permis de « justifier à la fois l’opportunité de l’opération de déviation et la notion d’intérêt public majeur de l’opération nécessaire à l’obtention des autorisations au titre du code de l’environnement et que le maitre d’ouvrage a bien essayé d’éviter dans un premier temps l’impact sur l’environnement », explique le rapport en ajoutant que la Collectivité de Corse a poursuivi depuis « la recherche de tracés dont l’impact environnement serait moindre ». Au résultat, quatre nouvelles variantes ont été étudiées et seront soumises à l’Assemblée de Corse afin qu’elle approuve le lancement d’une procédure de concertation publique, obligatoire pour poursuivre le processus.
Un objectif qui n’est pas nouveau puisque de premières études pour un contournement routier du village avaient été menées en 1997, desquelles il était ressorti un projet qui proposait un contournement de Casalabriva et un tunnel sous le col de Celaccia, rapidement abandonné en raison de coûts trop élevés. En 2002, une autre solution qui consistait en une déviation sur l’autre versant avait également été écartée pour des raisons de coût. En 2011, on semblait presque toucher au but avec l’hypothèse d’un tracé plus court partant de l’entrée nord du village pour se raccorder à l’aval d’Olmeto sur l’ex-RD 257 qui était jugé faisable financièrement et techniquement. Mais là aussi le projet avait dû être abandonné, le tracé passant par des terrains agricoles, incluant des oliveraies exploitées, ayant face à l’opposition des propriétaires concernés. Dès son arrivée aux responsabilités, l’Exécutif a à son tour remis l’ouvrage sur le métier afin de tenter de trouver une solution réalisable, mais s’est rapidement heurté à des contraintes budgétaires et juridiques, une jurisprudence constante du Conseil d’État en application de l’article 411-2 du Code de l’Environnement posant désormais comme exigence pour qu’une nouvelle route soit créée que le maitre d’ouvrage démontre de façon précise et opérationnelle sur un laps de temps long que le triptyque « éviter, réduire, compenser » a été mis en œuvre.
Des tracés avec un « impact environnemental moindre »
Pour satisfaire à cette exigence, en février 2023, une expérimentation de remise en circulation à double sens de la traversée du village avait été lancée, mais avait dû être interrompue avant même la fin de ce même mois, le maire de la commune « considérant que les aménagements de la voirie routière ne sont pas adaptés à une circulation à double sens » et que « les conditions de circulation à double sens ne permettent pas de satisfaire aux exigences de sécurité des usagers de la route et des piétons ». Cette expérimentation a toutefois permis de « justifier à la fois l’opportunité de l’opération de déviation et la notion d’intérêt public majeur de l’opération nécessaire à l’obtention des autorisations au titre du code de l’environnement et que le maitre d’ouvrage a bien essayé d’éviter dans un premier temps l’impact sur l’environnement », explique le rapport en ajoutant que la Collectivité de Corse a poursuivi depuis « la recherche de tracés dont l’impact environnement serait moindre ». Au résultat, quatre nouvelles variantes ont été étudiées et seront soumises à l’Assemblée de Corse afin qu’elle approuve le lancement d’une procédure de concertation publique, obligatoire pour poursuivre le processus.
La variante 3 qui prévoit notamment la construction d'un viaduc de 950m pour franchir la Vadina di Mulini, est l'option privilégiée par l'Exécutif à ce stade des études. (Illustration : Collectivité de Corse)
La variante 1 du projet de déviation consiste ainsi en la création d’une nouvelle route à double sens à l’Est d’Olmeto sur 3km qui permettrait le contournement du village en direction du Sud et un raccordement à l’ex-RT40 au plus proche de la commune. « Cette variante implique la construction de quatre ouvrages d’art, dont deux viaducs de 300 m et de deux ponts de 150 m et 68m », précise l’Exécutif. La variante 2 consiste elle aussi en la création d’une nouvelle voie à double sens à l’Est d’Olmeto sur 3,6 km, mais diffère de la première en ce qu’elle prévoit un raccordement à l’ex-RT 40 un peu plus éloigné du village. « Cette variante nécessite la construction de deux viaducs de 300m et un de 500m de long », indique le rapport. La variante 3 trace pour sa part au milieu de la vallée et correspond à « une version optimale des tracés envisagés par la CdC compte tenu des contraintes identifiées au diagnostic environnemental ». Dans cette optique, elle consiste en la création d’une nouvelle route à double sens et un élargissement de l’ex-RD 257 à l’Est d’Olmeto sur un linéaire total de 5,3 km et permet le contournement du village en direction du sud avec un raccordement au lieu-dit Cipiniellu. Plus longue que les deux premières, elle « évite les zones archéologiques sensibles, mais nécessite un viaduc de 950m pour franchir la Vadina di Mulini et un ouvrage hydraulique pour rétablir un cours d’eau temporaire ». « Un élargissement du pont existant sur l’ex-RD 257 est également requis », détaille le rapport. Enfin, dans la variante 4, « la création de l’itinéraire de déviation sur la partie Nord du village en raccordement sur l’ex RD-257, sur 1550m, reste identique aux trois variantes précédentes » et est complétée par la suite par l’élargissement de l’ex-RD 257 après le contournement du village d’Olmeto jusqu’au giratoire de la plage de Baracci, soit 8,6km. « Cette variante nécessite la création d’un nouvel ouvrage d’art, l’élargissement de deux ponts et de deux ouvrages hydrauliques pour supporter le trafic de l’ex-RT40, avec une largeur des ouvrages à doubler par rapport à l’existant », développe encore le rapport.
Des financements qui restent à trouver
Suite à la présentation de ces quatre tracés, le rapport souligne qu’à « ce stade des études, les variantes 2 et 3 semblent être les options les plus équilibrées » en ce qu’elles offrent « un compromis entre les besoins de sécurité, d’accessibilité et les contraintes environnementales et techniques ». « Cependant, la variante 3 semble être préférentielle au regard des points suivants : limitation de la section de route neuve à créer en s’écartant au plus du village d’Olmeto ; limitation des impacts sur les espaces naturels vierges et espaces stratégiques agricoles aux positions des piles du viaduc ; solution avec un ratio déblai/remblai excédentaire, avec un taux de réemploi de l’ordre de 65% ; limitation de l’impact sur les conditions d’utilisation de l’ex-RD257 ; plus fort gain en temps de parcours sur les variantes proposées ; pas de création d’accès supplémentaire pour la sécurité des usagers ; pas d’interface avec la zone de sensibilité archéologique ni les espaces remarquable de la loi littoral ; annulation des projets de créneaux de dépassement aux abords d’Olmeto », livre l’Exécutif en glissant par ailleurs que peu importe la variante qui sera privilégiée, « une opération d’une telle ampleur ne saurait être financée intégralement sur fonds propres de la Collectivité ». « Des co-financements doivent impérativement être recherchés ».
Des financements qui restent à trouver
Suite à la présentation de ces quatre tracés, le rapport souligne qu’à « ce stade des études, les variantes 2 et 3 semblent être les options les plus équilibrées » en ce qu’elles offrent « un compromis entre les besoins de sécurité, d’accessibilité et les contraintes environnementales et techniques ». « Cependant, la variante 3 semble être préférentielle au regard des points suivants : limitation de la section de route neuve à créer en s’écartant au plus du village d’Olmeto ; limitation des impacts sur les espaces naturels vierges et espaces stratégiques agricoles aux positions des piles du viaduc ; solution avec un ratio déblai/remblai excédentaire, avec un taux de réemploi de l’ordre de 65% ; limitation de l’impact sur les conditions d’utilisation de l’ex-RD257 ; plus fort gain en temps de parcours sur les variantes proposées ; pas de création d’accès supplémentaire pour la sécurité des usagers ; pas d’interface avec la zone de sensibilité archéologique ni les espaces remarquable de la loi littoral ; annulation des projets de créneaux de dépassement aux abords d’Olmeto », livre l’Exécutif en glissant par ailleurs que peu importe la variante qui sera privilégiée, « une opération d’une telle ampleur ne saurait être financée intégralement sur fonds propres de la Collectivité ». « Des co-financements doivent impérativement être recherchés ».